Crise au Soudan : des millions de personnes déplacées et une insécurité grandissante



La crise au Soudan et au Soudan du Sud continue de faire des ravages, avec des millions de personnes déplacées et un niveau d’insécurité alarmant. Dans ce billet de blog, nous examinerons les origines du conflit, ses acteurs clés, son impact sur la population et les efforts internationaux pour y remédier.

Contexte du conflit de la crise en République du Soudan

Le Soudan a longtemps été en proie à des crises politiques et militaires. Depuis l’indépendance du Soudan en 1956, le pays a connu plusieurs guerres civiles, coups d’État et conflits internes. Le dernier en date est la sécession du sud Soudan en 2011 à travers un référendum — après la rébellion des sudistes, qui a donné naissance à deux pays distincts, mais toujours confrontés à une instabilité croissante.

Des tensions ethniques, politiques et économiques ont alimenté ces conflits, notamment entre différents groupes armés et milices. La situation s’est aggravée en avril 2019, lorsque l’armée soudanaise a renversé le président Omar El-Béchir après 30 ans de règne autocratique. Néanmoins, deux ans plus tard, un coup d’État militaire a dissous le gouvernement civil d’intermédiaire, provoquant une instabilité politique et économique et déclenchant des antagonismes ethniques et intercommunautaires dans la région du Darfour occidental ainsi que dans les États du Nil Bleu et du Kordofan. Depuis lors, le pays est plongé dans une crise profonde avec des affrontements réguliers entre forces gouvernementales et groupes rebelles.

Les acteurs du conflit de la crise au Soudan

Parmi les principaux acteurs impliqués dans le conflit figurent les Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par Mohamed Hamdan « Hemedti » Dagalo (le vice-président du pays). Les FSR sont accusées de commettre de nombreuses exactions et crimes de guerre contre les civils. Aussi, les Forces armées soudanaises commandées par le général Abdel Fattah al-Burhan (de facto président soudanais) qui défendent la capitale Khartoum des incursions des FSR font partie des acteurs de ce conflit.

D’autres groupes rebelles cherchent également à renverser le gouvernement actuel, comme le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM) et l’armée de libération du Soudan (ALS).

Les motivations de ces acteurs sont diverses, allant de la recherche d’autonomie politique à la lutte pour le contrôle des ressources pétrolières. Leurs objectifs peuvent également être influencés par des considérations ethniques ou religieuses.

Migration des populations avant avril 2023

  • 20 % des réfugiés accueillis au Soudan
  • 14 % des réfugiés soudanais
  • 66 % des Soudanais déplacés à l’intérieur du pays

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Plus de 1,8 million de personnes devraient quitter le Soudan et s’installer dans les pays voisins, selon le haut commissariat des réfugiés

Au cours des cinq premiers mois de la crise, plus d’un million de réfugiés et de rapatriés ont fui le pays, et 4,3 millions d’autres ont été contraints de se déplacer à l’intérieur du Soudan. Le pays compte actuellement le plus grand nombre de personnes déplacées internes au monde. Le Tchad en accueille le plus grand nombre, suivi de l’Égypte, de l’Éthiopie, du Soudan du Sud et de la République centrafricaine.

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Chez les Sud soudanais, les arrivées sont principalement des ressortissants vivant au Soudan en tant que réfugiés et rentrants dans le pays. Si la crise n’est pas résolue rapidement, des centaines de milliers de personnes seront contraintes de fuir à la recherche de sécurité et d’une assistance de base. Le haut-commissariat des réfugiés et ses partenaires estiment que le nombre de réfugiés et de rapatriés pourrait atteindre 1,8 million d’ici fin 2023.

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Source : HCR

Impact humanitaire de la crise au Soudan

Avant cela, le Soudan a été aux prises avec des conflits et des mouvements de population depuis la guerre civile du Darfour en 2003. Fin 2022, plus de 3,7 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur du pays, la majorité vivant dans des camps de réfugiés au Darfour. En outre, huit cent mille Soudanais vivent déjà comme réfugiés dans les pays voisins comme le Tchad, le Soudan du Sud, l’Égypte et l’Éthiopie.

La crise au Soudan a eu un impact dévastateur sur la population. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plus de deux millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays. Un million de Soudanais ont fui vers d’autres pays africains tels que l’Éthiopie, la République centrafricaine, le Tchad et l’Érythrée. La crise alimentaire s’est intensifiée, avec près de la moitié de la population souffre de la famine et la malnutrition.

Les violations des droits de l’homme sont également monnaie courante, notamment les exécutions sommaires, les viols et les recrutements forcés d’enfants-soldats. Les organisations internationales telles que : médecins sans frontières (msf), l’UNICEF et l’OIM, œuvrent pour fournir une aide humanitaire aux populations touchées, mais leur travail est entravé par les difficultés d’accès et le manque de financement.

Réponse internationale face à la crise au Soudan

La communauté internationale a pris plusieurs mesures pour tenter de résoudre la crise au Soudan. L’ONU à travers son conseil de sécurité a mis en place une mission de maintien de la paix dans la région, tandis que divers pays ont fourni une aide financière et matérielle aux organisations humanitaires. Toutefois, ces efforts ont été insuffisants pour mettre fin à un cessez-le-feu et soulager la souffrance des populations touchées.

Les négociations de paix entre les parties prenantes sont en cours, mais elles se heurtent à de nombreux obstacles. Les acteurs internationaux notamment l’union africaine doivent redoubler d’efforts pour soutenir un processus de dialogue inclusif et mettre fin aux violences qui ravagent le pays.

Perspectives d’avenir

L’avenir du Soudan reste incertain, avec plusieurs scénarios possibles. D’un côté, un accord de paix durable pourrait être trouvé entre les différentes factions, permettant une stabilisation progressive du pays et un retour des réfugiés. De l’autre, les combats pourraient s’intensifier et provoquer une escalade du conflit, avec des conséquences désastreuses pour la population et la région dans son ensemble.

Pour éviter ce dernier scénario, il est essentiel que la communauté internationale continue de soutenir les efforts de médiation et exerce une pression sur les parties prenantes pour qu’elles respectent le droit international humanitaire.

En résumé, la crise au Soudan représente un défi majeur pour la stabilité de l’Afrique subsaharienne et mondiale. Il est donc impératif que toutes les parties concernées travaillent ensemble pour mettre fin aux violences et créer les conditions d’une paix durable dans la région.

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